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Le Chemin Rouge
4 février 2009

La pensée politique de Montesquieu

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Charles-Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, naquit en 1689 au sein d’une famille bourgeoise ennoblie à La Brède. Depuis jeune il fit la magistrature : en 1714 assuma sa judicature familiale au Parlement de Bordeaux, il le présida en 1716 et reçut le titre de baron de Montesquieu pour l’héritage de son oncle. À l’Académie de Bordeaux il se consacra aux lettres et aux sciences, et fut reconnu lentement par tous. En 1721 il publia de façon anonyme les Lettres Persanes en France, interdites par le cardinal Dubois, ministre de Louis XV. Dans cette œuvre il critique la société de son époque, la monarchie et les valeurs françaises. Il opte pour les lettres et vend son poste au Parlement de Bordeaux.

Il voyage en Allemagne, Italie et Hollande. Quand il retourne, il s’enferme dans sa bibliothèque et, en 1748, publie De l’esprit des lois, en deux ans ils sont imprimées 22 éditions. Cette œuvre est inclue en 1754 à l’Index des livres interdits de l’Église catholique, et il finit par être accusé d’athée et d’anglicaniste. Il mourut en 1755. 

Dans cette œuvre parte du principe de l’existence d’une régularité dans tous les lieux. Pour commencer, il réduit une cause à Dieu et il syntonise avec le déisme. Pour lui, l’univers a la forme parfaite, car ils existent de lois qui lui permettent de se conserver ; ainsi, également qu’il existe dans le monde des hommes. Dans la société il est compliqué de découvrir ces lois, il se pose la question de c’est qui différence l’univers des hommes : c’est sa condition d’êtres intelligents. Les lois des hommes seront des lois positives pour conserver la société.

Ces lois valent pour son groupe humain. De ces lois il signale trois : celles qui sont utiles à réguler la conduite parmi les États (droit des gens), celles qui régulent la relation gouvernants-gouvernés (droit publique), et le droit civil, qui régule la relation des citoyens chez eux.

Montesquieu développe un certain iusnaturalisme, un état de nature antérieure à l’état de société. Son état de nature est un mélange de la pensée de Locke et de Rousseau.

Bien que Locke fixe la base du changement d’état sur la propriété, Montesquieu le voit dans la loi : la loi positive doit dériver de la loi naturelle, elle doit chercher un élément synthétiseur.

Montesquieu établit les plusieurs façons de gouvernement qui existent, qui déplace aux façons de gouvernement aristotéliques, en introduisant le critère de sujets de pouvoir et les façons de gouverner. Les sujets de pouvoir peuvent être un ou plusieurs, et la façon monarchique ou despotique :

Sujets de pouvoir :

-          Un : Monarchie, qui peut être légale ou despotique.

-          Plusieurs : République, qui peut être démocratique ou aristocratique. 

République :

Le pouvoir réside dans tout ou une partie du peuple, qui exerce le pouvoir souverain et a la vertu civique (qui subordonne l’intérêt personnel, qui a l’amour à la patrie…). On observe cela dans les anciennes républiques comme celle de Rome.

La république aristocratique est celle dans laquelle très peu de personnes gouvernent, cependant il doit être un groupe nombreux. Elle est conduite par la modération et les intérêts de la classe dominante. La république démocratique est gouvernée par Tous, elle est de conduite radicale est basée sur les intérêts du gros du peuple. La république est bonne pour les pays petits ou les cités-État.

Monarchie :

Selon le jugement de Montesquieu, elle est bonne pour les pays moyens, comme la France, tandis que la monarchie despotique pour les grands pays, comme la Russie, mais cette dernière est négative parce que son idéologie c’est le mal.

Dans la monarchie celui qui gouverne le fait avec des lois fixes et établies, avec deux corps intermédiaires : les parlements judiciaires et les ordres sociaux privilégiés pour éviter un excès de pouvoir du monarque. Ainsi, les parlements sont un pouvoir constitutionnel.

Le type de gouvernement est à travers l’honneur, le prestige d’un ordre social, une classe ou une profession. Montesquieu remarque le pouvoir de la noblesse, qu’il divise en noblesse de robe (les nouveaux nobles, comme lui) et la noblesse d’épée (la vieille noblesse). Dans la monarchie prime l’inégalité et la lutte pour se distinguer. C’est dans ce thème qui apparaît l’influence d’Adam Smith.

La noblesse obtient son point culminant avec la forme de la monarchie, basée sur l’honneur pour se distinguer, dans une étape de transit des ordres sociaux au Laissez-faire. Dans le despotisme ne gouverne qu’une seule personne, sans lois ni freins, avec sa volonté et son caprice, il s’établit sur la crainte et l’obéissance sans limites, dans une situation permanente d’insécurité devant le despote et le reste des individus. Montesquieu rejette les extrêmes, soit le despotisme soit la république démocratique, en faveur des formes modérées, où l’aristocratie joue un rôle important. Cela ne semble pas étrange si on connaît l’ordre social à lequel appartient ce philosophe. 

Montesquieu refuse la monarchie absolue, car celui qui veut un pouvoir sans limites tend à abuser toujours du pouvoir. C’est-à-dire : « le pouvoir absolu corrompt absolument ». Il ne croit pas aux sauveurs de la patrie, à personalités ou à hommes amenés par la providence, car ils sont la preuve de ce pouvoir absolu.

Il veut garantir la liberté des peuples sur la base des institutions qui bloquent l’abus de pouvoir avec la modèle de monarchie classique et avec la monarchie anglaise, tout en établissant la division des pouvoirs.

Qu’est-ce que c’est la liberté pour Montesquieu ? Ce n’est pas pouvoir faire ce qu’on veut, mais pouvoir faire ce qu’on doit vouloir et pas se voir obligé à ce qu’on ne doit pas vouloir: c’est pouvoir faire ce qu’établissent les lois.

Ici se pose un problème : c’est le pouvoir qui doit la garantir, mais le pouvoir tend à l’abus en traînant la légalité et la liberté. Il faut chercher quelque chose qui puisse empêcher l’abus de pouvoir. Montesquieu dit qu’il faut établir des freins qui soient freinés par les autres, en fragmentant le pouvoir pour gagner au despotisme.

Il faut définir les fonctions du pouvoir, en assumant la distinction de Locke, mais en concrétant avec plus de clarté : quand on parle de la division des pouvoirs on parle de Montesquieu.

-Le pouvoir législatif promulgue et abroge les lois.

-Le pouvoir exécutif déclare la guerre, la paix, établit les ambassades, applique les lois et garde l'ordre.

Quand il faut l’appliquer les choses se compliquent. Montesquieu cherche un équilibre constitutionnel et social, où il y a trois forces: le roi, la noblesse et le peuple. Il veut équilibrer ces trois forces. Il récupère l’idéal de gouvernement mixte, en partageant le pouvoir souverain, se rassemblent les fonctions et les forces sociales, se divise le pouvoir législatif et le régime se configure comme une collaboration des pouvoirs entre eux.

Le pouvoir judiciaire se prononce sur la loi sans l’interpréter, c’est un pouvoir nul, toujours dans la ligne de Locke. Les autres pouvoirs se disputent. Le pouvoir législatif suit le modèle bicaméral britannique, avec la chambre de la noblesse héréditaire et l’autre chambre choisie par les propriétaires. Le pouvoir demeure dans le monarque, qui choisit et sépare las ministres, et ceux-ci ont la responsabilité devant le Parlement. Ce pouvoir manque d’initiative législative bien qu’il a le droit de veto pour empêcher les lois, car il n’est pas obligé a respecter la loi qui ne partage pas. Le monarque la faculté de dissoudre la Chambre basse et convoquer les élections pour que l’exécutif puisse agir. La division des pouvoirs ne se fait pas si remarquable.

Bobbio fait un analyse très judicieux, derrière cela on pressent quelque chose : Montesquieu voit l’abus de pouvoir dans le roi et le peuple, de là le refus du despotisme et de la République démocratique. Jamais dans la noblesse, c’est pour cela qu’il établit la Chambre haute des nobles. Les Doctrinaires du XIXe siècle vont recueillir cette prédominance de l’exécutif et du pouvoir législatif bicaméral, comme voulait Montesquieu.

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Commentaires
J
c'est vraiment admirable et je vous en remercie pour ces sujets
S
merci pour ces idées qui m'ont trop aidé
F
eeee
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